Place
du Soleil d'Or
Aménagée
il y a un siècle et demi en supprimant un pâté de maisons dont le
presbytère et la prison. Sur cette place, chaque dimanche matin, se
tenait le marché où les Roquefortois s'approvisionnaient en
volailles, œufs et légumes en provenance de la campagne environnante.
L'hôtel
de ville
Achevé en 1850
avec son emplacement idéal face à l'église.
Au
rez-de-chaussée, la halle où se tenait le marché les jours de
pluie.
De nos
jours, le hall accueille des expositions artistiques ou
culturelles
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Le
Foyer Municipal

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Réalisé
en 1939. À l'époque de sa conception, il s'agissait d'une des
salles de spectacle les plus importantes de la région.
Il a accueilli
des
spectacles prestigieux, tel l'opéra "Carmen"
de Georges Bizet qui fut interprété
en ces lieux le 16 avril 1939.
Conçu
surtout comme un foyer populaire, il accueillit toutes les manifes-
tations importantes les plus diverses : réveillons du
Nouvel An à la manière du Moulin Rouge, rassemblements
syndicaux et
politiques.
Outre
l'importance des volumes et de la scène, un remarquable élément
d'architecture compose la façade.
Façade "en
arrondi" dont la porte d'entrée est surmontée d'un bas-relief conçu de
trois panneaux ajourés de verre teintés.
La partie centrale évoque le
passé de Roquefort : un bâtiment industriel
surmonté de trois cheminées.
À gauche du
panneau central, le thème plus bucolique du "faucheur" (au
premier
plan) et de la forêt
landaise(en arrière-plan).
La partie droite évoque le thème de la
vigne : au premier plan le
vigneron dans son chai et en arrière-plan, le vendangeur. |
L'église
massive
À
l'origine
prieuré bénédictin, au XIIème siècle, porte les marques des
transformations successives jusqu'au XVIIème
siècle. Nous remarquons son
abside curieuse
dépourvue d'ouvertures(il y en eu sept qui éclairaient
abondament
le chœur). Mais au XVIème siècle, elle fut
transformée en forteresse à
cause des guerres de religions.
Pourvue
d'un clocher tour et rehausée
d'un grenier où le cas échéant, pouvait tenir une garnison.
La nef gothique a été agrandie
aux dépens du cloître.
Le
clocher, un
donjon carré trahit sa destination antérieure.
Le portail est marqué aux armes de Roquefort (3 étoiles
et 3 rocs).
L'église
conserve la porte basse uniquement réservée à l'accès des cagots.
À l'intérieur,
on peut
admirer
deux tableaux de "l'Assomption ".
Le plus ancien, duXVIème siècle, fut découvert en 1951.
Du
monastère des
Clarisses et du couvent des Cordeliers, il ne reste que quelques
vestiges.
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La rue Croharé
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Dite autrefois "petite rue", au temps où Roquefort était une bastide enserrée
dans un corset de remparts dont on apercevra par la suite quelques pans.
À droite, des demeures cossues. Là était le prieuré des
Bénédictins venus de l'abbaye de Saint-Sever vers le XIème siècle et qui, à
l'emplacement de l'église actuelle avaient bâti, tout d'abord une église romane,
basse et sombre. |
Par la suite,
ils furent les principaux architectes et artisans de l'église gothique
et de la forteresse
qui lui succédèrent. La batisse suivante abritait le co-seigneur.
Dabord modeste et dénuée de frioritures, sa demeure fut restaurée et
mise au goût du jour au cours du XVème siècle. En témoigne le portail,
vestige de la rénovation. C'est là, que furent reçus en 1530, le roi François 1er, marié
la veille à Éléonore, la sœur du puissant Charles Quint. Et
par
deux fois en 1581 et 1585, le vicomte d'Albret gouverneur de
Guyenne, qui, en 1589, deviendra Henri IV Roi de
France
La place François Cazenave

Rectangulaire,
une halle entourée jadis d'une "goarlande d'arceaux", dont on a
récemment reconstitué l'un des côtés, dans la période de 1991 à 1993.
Derrière, se tenaient ateliers et boutiques des artisans, marchands
d'alors.
Deux
belles demeures,
datant du
XVIIIème siècle
l'ancien
presbytère |
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l'autre avec en façade les attributs de la Compagnie des Indes |
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Le Cercle Taurin a élu domicile dans la prison
désaffectée.
Et
puis nous atteignons le pont dit
de Pène Cadet qui
enjambe une rivière aux eaux limoneuses. C'est la Doulouze qui nait
dans
le Gers.
Ce pont à
arche gothique
a été édifié en un temps reculé (XIème
ou XIIème siécle) alors que
Roquefort n'était point une bastide, mais un
castelnau.
Depuis le pont, regardez à
droite et apercevez le confluent
des deux cours d'eau : La
Doulouze
et à sa droite l'Estampon. Le confluent est dominé par
un éperon
rocheux
haut d'une dizaine de mètres.
Là, à
l'époque féodale, un seigneur de Marsan avait fait édifier un château-fort
avec donjon, murailles et tours massives dont il ne reste plus trace
(mis
à part un souterrain quasi inaccesssible creusé dans la falaise).
Poursuivons
en empruntant la rue de la
fontaine (dite de nos jours "Pènecadet").
À droite, quelque porte cochère.... Était-ce
le moyen d'accès dans de vastes écuries où logeaint et se restauraient
les chevaux qui tiraient les coches et les diligences d'antan ?
Á remarquer, à gauche, une spacieuse demeure bourgeoise que nous
retrouverons tout à l'heure, vue sous un autre angle.
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Nous voici parvenus à
un
escalier rustique....
Nous
abandonnons la
route pentue
pour
gravir et atteindre
une voie plus
récente (1851) |
Quelques pas
vers l'ouest et l'on aperçoit le panorama
de Roquefort : la petite ville aux trois rivières dont la
Doulouze, l'Estampon et puis, à partir du confluent, la Douze.

L'on
peut, si l'on ne présume pas trop de ses forces, grimper le raidillon
qui débouche sur la grand'route. L'escalade en vaut la peine : on
accède
à un belvédère
d'où l'on découvre avec ravissement la cité toute entière.
Reprenons la
grand'route
en direction de la ville. Juste avant le pont, nous
apercevons le parc
du château entrevu tout à l'heure.
Encore
quelques mètres, et nous atteignons un superbe pont de pierre, vieux
d'à
peine un siècle et demi et qui a un frère jumeau (que nous découvrirons
tout à l'heure) non loin de l'église. En bas coule la Doulouze...
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Et puis la rue
Laubaner,
personnage qui fonda Roquefort au temps des successeurs de l'empereur
Charlemagne.
Poursuivons
notre périple...
Quelques mètres et puis à droite, un jardin public miniature et au fond
les bâtiments scolaires modernes et attrayants.
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Á gauche, une place
longtemps appelée des
cagots
(ces parias de l'époque moyenâgeuse à qui l'on avait imposé domicile
dans les parages) et, à droite, une bâtisse importante récemment
rénovée, club du3 ème âge au rez de chaussée.
Une énorme tour, vestige des anciennes fortifications la flanque au
sud, et,au nord, un
pan de muraille clôture une cour attenante au bâtiment.
Engageons-nous à
présent sur la place Gaston
Lasserre, longeons les résidences nouvellement édifiées et
prenons la rue Alphonse
Castaing, jadis appelée "grand rue". Sur la droite, en un
lieu incertain, était au XVIIème
siècle
un modeste couvent de Clarisses. Ces religieuses eurent l'honneur
d'héberger durant une nuit,
la reine-mère, Anne d'Autriche, à son retour de Saint-Jean-de-Luz, où
en 1660, elle avait assisté au mariage de son fils, le futur Louis XIV
avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne.
Un peu plus
loin, à droite, au niveau de la rue Saint
-Vincent-de-Paul, on suppose que se tenait le couvent des Antonins (avec
leur prieuré et leur hôpital) car ils avaient mission de soigner, et en
particulier les pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle (le
1er arrivage des pèlerins remonte à 1540), Roquefort étant sur la
route de Vézelay ( Bordeaux, Bazas, Roquefort) pour
se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Quelques
maisons bourgeoises bâties en pierre de taille (carriers, tailleurs de
pierre, maçons étaient nombreux et le calcaire foisonnait).

On
rejoint la place du Soleil d'Or.
Pénétrons dans la
cour de
l'église qui fut durant des décennies l'unique cimetière.

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Remarquez,à
gauche,la chapelle
Saint Joseph,
en réalité c'était à l'origine un mausolée, une sorte de monument
funéraire qu'avait fait construire, à la fin du XVIème siècle, une
famille huguenote de Roquefort.
Attardons-nous sur la façade sud de l'église.
À noter combien sont
rares les ouvertures. |
Et
le portail, le magnifique portail
gothique flanqué
du blason de la cité : trois
étoiles, trois rocs.
La
mutilation de ce portail exprime la vivacité des heurts à l'époque des
guerres de religions. Ici, ce sont les huguenots, qui le 8 septembre
1559, aidés par les roquefortois, pénétrèrent dans la cité et mirent à
sac l'église.
Les guerres de religions ayant enfin cessé, on
s'appliqua à consolider l'église, à élever un donjon-clocher, et à
surélever les murs de l'église pour aménager entre les voûtes et
toiture un grenier où, si besoin était,
des soldats pouvaient loger. |
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Nous voici
parvenu à la première enceinte de remparts. Quelques marches
et l'on se retrouve sur une place pavée. Au fond, un
bâtiment récemment restauré attribué à l'école de musique, l'Harmonie
des
Petites
Landes, avec
une annexe
où trouvent asile les pèlerins
qui, de nos jours,cheminent vers Saint-Jacques de Compostelle. À
la vérité de 1851 à 1880, date où Roquefort a été
doté
du
chemin de fer, cette place était dévolue au relais (lieu de
remplacement des chevaux harassés qui tiraient les diligences.)
Descendons
encore....Nous
voilà au
pied des vestiges d'un autre rempart. L'endroit a été aménagé et face
aux murailles et au promontoire
sur
lequel s'élève l'église,
coule paisiblement une rivière
aux eaux
claires
: c'est
l'Estampon,
issu
des
landes du Sud-Ouest du département.
On pense qu'à la fin du IXème
siècle ou au débute du Xème siècle, un
certain Laubaner
de marsan. fit construire sur cette haute falaise un bastion,
une tour-forteresse,
protégée par des murailles épaisses. A remarquer qu'on n'eut pas à
lésiner sur la pierre car elle abondait.
Donc grâce à ce Laubaner de Marsan, voilà un fort bâti sur un roc...
ROQUEFORT
est né.
Le pont de l'Estampon, frère
jumeau de celui qui date de la même époque (achevés tous les deux
en1850). On ne peut qu'admirer
l'ouvrage d'art. Passons-le. À droite, une route
qui dévale depuis la place du soleil d'or : c'est la route dite de
l'Estampon qu'empruntaient
autrefois les piétons, cavaliers,
coches, diligences et carrosses parfois.

Las
!
parvenus à la rive, point de pont ! Il fallait
passer la rivière à gué. Et quand Napoléon
1er, en 1808, arriva par la route dite des Petites
Landes (Bordeaux-Bazas-Captieux) pour se rendre à Bayonne,
parlementer
avec le roi d'Espagne, il eut la désagréable surprise de voir
l'Estampon
dépourvu de pont. Le lendemain, les édiles de Roquefort furent informés
que l'Empereur leur allouait un million afin que dare-dare, l'on en
construise un. À la réflexion, on jugea nécessaire d'en construire deux
semblales, reliés par une rocade qui traversait la ville d'abord de
l'ouest à l'est, puis à angle droit du nord au sud. Ponts et rocade furent
inaugurés vers le milieu du XIXème siècle.

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La
place des anciennes
écoles s'est muée en
parking. Sur l'autre rive, la place des Cordeliers en souvenir des
religieux qui avaient leur couvent dans les parages. |
Et puis, l'on amorce
la montée en longeant de çà de là des pans de
remparts.
On
débouche sur la place du Pijorin
(actuellement
y ont pignon sur rue plusieurs commerces), et puis la tour du
pijorin,authentique témoin du
passé.
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Mais
au
fait, quand et pourquoi Roquefort (mis à part quelques tours et des
pans
de
muraille)
s'est-il défait de son enceinte
moyenâgeuse, de son corset de pierre ce qui, à la vérité, lui a permis
de s'étirer de tous côtés ? C'est que au temps de la fronde, en
1653, Roquefort et ses jurats ont pris le
parti des Frondeurs, ennemis de la Reine-Mère Anne d'Autriche, du
Cardinal de Mazarin
et de Louis le Dauphin. |
Dans le vaste
grenier, sous le toit de l'église, l'armée
des frondeurs tint garnison
durant sept mois.
Mais les rebelles en fin de compte vaincus, et pour
avoir donné asile aux Révoltés, la bastide de Roquefort fut condamnée à
jeter bas portes, tours et remparts. Il fallut, bon
gré, mal gré
s'executer et,tout d'abord, démanteler
les portes.
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Quant
aux murailles et aux tours, on en conserva quelques vestiges. Et
quand, en 1660, Mazarin, escorté par un sompteux équipage, tel un
cortège royal, traversa Roquefort, il ne parut pas se soucier de
constater si ses ordres avaient été exécutés à la lettre.
Avenue des arènes
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Avec tous les samedis matins, le marché
traditionnel.
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Les arènes se situent au fond
de l'avenue.
Elles ont été inaugurées en 1951, le 15 août avec faste spectacle.
Tous
les ans, les fêtes patronales de Roquefort se déroulent durant 4 jours
consécutifs, avec novillada, course landaise, féria andalouse, et bals
populaires sur l'avenue.
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Remontons par la place du Pijorin et rejoignons par une ruelle la rue
Portelerang que l'on descend jusqu'à l'embranchement avec la
rue de l'Estampon (rues fort anciennes toutes deux), et puis
voilà une venelle très étroite comme il en existait dans chaque cité
au Moyen Âge. L'on regagne là, la rue principale. Encore
quelques mètres et nous voilà Place du
Soleil d'or, au point de départ de notre
périple. |
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